Maman d'un petit garçon allergique aux protéines de lait d'origine animale (vache, chèvre, brebis), j'ai envie de vous parler de ce sujet et de vous donner des informations importantes dans le cas ou vous êtes/seriez confrontés à cette à cette situation.
Je vous partagerai mon expérience en tant que maman appuyée de mon savoir sur l'allaitement et de sa bonne conduite.
C'est avec plaisir que je collabore, dans ce billet, avec le Docteur Cynthia GRONDIN, pédiatre allergologue à Lyon qui nous partage son expérience professionnelle sur le sujet.
Focus sur l'allergie alimentaire :
La première chose que nous aimerions souligner, est qu'il existe 2 types d'allergies alimentaire (en particulier pour les protéines de lait)
1) L'allergie de forme immédiate
Celle-ci ne se manifeste pas (ou très rarement) pendant l'allaitement maternel. En cas d'alimentation maternelle riche en produits laitiers, le bébé peut présenter un inconfort digestif mais en général, il n'y a pas de symptôme.
Il peut donc y avoir un délai d'apparition des symptômes un peu décalé qui correspond à la diversification alimentaire (introduction de yaourts par exemple en cas de poursuite de l'allaitement)
Dans notre cas, les premiers symptômes ont commencés à se manifester aux alentours de ses 6 mois, lorsque nous avons commencé la diversification alimentaire. (Avant cela, nous étions en allaitement maternel exclusif)
Ses premiers symptômes ont été des rougeurs autour de la bouche, ressemblant à des plaques d'urticaires (comme des piqures d'orties).
Ces plaques sont apparues quelques secondes après la 1ère cuillère de yaourt, la réaction a donc été immédiate.
D'autres symptômes peuvent également vous alerter, voici les principaux :
Vomissements
Toux, difficultés respiratoires
2) L'allergie de forme retardée
Les symptômes apparaissent au contraire le plus souvent au cours de l'allaitement maternel et sont essentiellement d'allure digestive (reflux, douloureux, pleurs intenses quotidiens, coliques, diarrhées, constipation, sang dans les selles) et +/- de l'eczéma.
Mais ce n'est pas l'objet de mon billet car la prise en charge de cette allergie est différente.
Ici, nous ne parlerons donc que de l'allaitement dans la prise en charge de l'allergie IMMEDIATE.
Allaitement et allergies aux protéines de lait de vache
Pour rappel, le lait maternel reste l'aliment le mieux adapté aux besoins des nourrissons jusqu'a 6 mois (recommandation OMS) et même au delà avec une alimentation variée et équilibrée.
Si l'alimentation maternelle est suffisamment variée et équilibrée, avec une consommation classique de produits laitiers (source de calcium), il n'y a pas de risque de carence.
Me concernant, l'allaitement s'est révélé être un allié essentiel dans cette drôle d'aventure.
Beaucoup de recettes savoureuses au lait maternel existent, cela n'a donc pas été gênant dans notre quotidien.
Egalement, l'allaitement maternel m'a permis de débuter une induction de tolérance orale chez mon fils, car les protéines de lait de vache que j'ingérais passaient dans le lait maternel et ont permis de débuter une introduction en douceur chez lui.
Attention toutefois car comme signalé précédemment, la consommation maternelle importante de produits laitiers en cas d'allergies immédiate chez l'enfant, peut occasionner des troubles digestifs chez votre enfant.
Si tel est le cas, vous pouvez réduire voire arrêter la consommation de produits laitiers pendant 10 à 15 jours , puis réintroduire ensuite afin de vérifier si les produits laitiers sont responsables des symptômes.
Si l'état de votre enfant s'améliore avec le régime sans protéine de lait de vache, qu'il faudra probablement poursuivre, il faut ABSOLUMENT consulter un spécialiste en allergologie pour confirmer cette hypothèse et surtout vous faire encadrer sur le plan nutritionnel et diététique. Un régime sans protéines de lait de vache expose votre enfant à un risque de carence calcique.
L'allaitement pourra être bien sûr poursuivi mais encadré par un médecin spécialiste. Si besoin, une gamme de desserts végétaux enrichis en calcium pourra vous être proposée.
Ce qu'il faut retenir :
Le lait maternel reste le plus adapté pour les nourrissons et même au delà
Si l'alimentation maternelle est équilibrée et contient des produits laitiers, il n'y a pas de risque de carences et cela permet d'induire une tolérance chez votre enfant.
En cas de régime d'exclusion totale des produits laitiers au cours de l'allaitement maternel, celui-ci peut être poursuivi mais il faut être suivi par un spécialiste car il y a un risque de carence calcique.
Pour conclure ce billet, nous tenons à vous rassurer sur le fait que l'allergie aux protéines de lait de vache est en général un bon pronostic. Votre enfant peut guérir ou tout du moins consommer des aliments contenant des produits laitiers type gâteaux / crêpes, avant sa guérison définitive.
Bien sûr, dans le cadre d'un suivi par un médecin spécialiste.
Aujourd'hui mon fils de 4 ans et demi n'est pas encore guéri mais il consomme des aliments à base de protéines lait de vache, de brebis et de chèvre depuis qu'il a 18 mois environ.
Tout cela sans traitement lourd, sans séjour hospitalier.
L'allaitement nous à "sauvé" pour dépasser cela avec confort et douceur.
Je remercie également vivement le docteur Cynthia GRONDIN pour son suivi, son écoute, sa compréhension et son professionnalisme qui nous ont été d'une aide primordiale.
Ainsi que pour le temps accordé à ce billet.
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